Yucatán
La péninsule du Yucatán sépare la mer des Antilles du golfe du Mexique, sur lequel ouvre le golfe de Campeche. Géographie. C'est un pays de plaines, dont les côtes sont ourlées de cordons littoraux à l'ouest et au nord, et découpées à l'est et au sud-est (baie d'Ascensión, baie Espíritu Santo, baie de Chetumal. Le climat est tropical, et les cours d'eau sont très courts. L'agriculture est la principale activité de la péninsule, qui produit du sisal, du coprah, de la canne à sucre, du café, du maïs, du coton et du tabac. L'exploitation de la forêt et la pêche fournissent d'appréciables ressources complémentaires. L'industrie, peu développée, est concentrée dans les centres urbains : Mérida, Campeche et Belize City. Le tourisme se développe à Cancún et à Cozumel. Un gisement de pétrole off-shore existe devant la baie de Ciudad del Carmen. Histoire. Berceau de plusieurs cités-États mayas (sites de Chichén Itzá, de Mayapán et d'Uxmal), le Yucatán fut conquis par les Espagnols en 1545. Après l'indépendance du Mexique, il reçut le statut d'État fédéral (1824), tout en demeurant relativement indépendant du pouvoir central. Les nombreuses révoltes et la répression qui s'abattit sur les descendants des Mayas indigènes aboutirent néanmoins au rattachement définitif du Yucatán au Mexique en 1855.
Peuple amérindien d'Amérique centrale, dont la civilisation connaît son apogée du IVe au IXe siècle apr. J.-C. Le territoire maya s'étend sur trois zones : au sud, la côte du Pacifique et les hautes terres du Guatemala ; au centre, les régions tropicales du Chiapas (Mexique) ; au nord, toute la péninsule du Yucatán (Mexique). Histoire La période classique Après une longue période prémaya, qui s'étend sans doute de 3 000 à 353 av. J.-C., puis une période d'élaboration, allant de 353 av. J.-C. à 317 apr. J.-C., pendant laquelle achève de se former la culture des Mayas, cette civilisation atteint son apogée de 320 à 889 environ (période classique, autrefois appelée Ancien Empire). La datation des stèles (au carbone 14) a permis de distinguer deux phases d'évolution : le classique ancien (300-600 apr. J.-C.), que caractérise la céramique dite de Tzalcol, et le classique récent, qui connaît deux périodes, la première caractérisée par la céramique dite de Tepen et la seconde, à partir du VIIIe siècle, marquant le point culminant de l'art et de la sculpture mayas dans les grandes cités comme Palenque, Yaxchilán et Piedras Negras. Le déclin de la civilisation maya est amorcé vers 795, et les cités sont abandonnées les unes après les autres. Quand Cortés traverse la région du Petén en 1524-1525, toutes les cités ont disparu, recouvertes par la forêt tropicale. Parmi les nombreuses hypothèses qui ont étéémises au sujet de cette mystérieuse disparition, la plus plausible est la suivante : à la fin du VIIIe siècle, la population serait devenue trop nombreuse pour le système agricole maya, ce qui aurait entraîné des coûts de vie trop élevés, des troubles sociaux, la désorganisation du gouvernement et une émigration générale. Toujours est-il que les Mayas peuplent alors le Yucatán, où leur héritage culturel connaît une véritable renaissance. La période mexicaine De 987 à 1697, s'étend la période mexicaine, autrefois appelée Nouvel Empire. Des peuples mayas venus du sud-ouest (les Itzás) s'infiltrent au Xe siècle dans le Yucatán, où ils fondent Chichén Itzá (986-998). Parallèlement, des peuples mexicains soumis par les Mayas s'installent à Mayapán, sous la domination des Cocoms, à Uxmal sous celle des Xius (987-1007). Toutes les cités mayas s'unissent alors dans la ligue de Mayapán. À la fin du XIIe siècle, les Cocoms sortent vainqueurs d'une guerre civile, grâce à leurs mercenaires mexicains, et imposent à la noblesse maya de résider à Mayapán. En 1441, les chefs mayas conduits par les Xius d'Uxmal se soulèvent, massacrent les Cocoms et saccagent Mayapán. Alors commence une longue période de désintégration, au cours de laquelle tous les grands centres sont abandonnés. Les Xius et les Cocoms poursuivent entre eux une guerre sans merci. Le pays maya, dévasté, puis ravagé par les ouragans (1464), la peste (1480) et la sécheresse, cesse d'exister sur le plan matériel. Cependant, les Mayas parviennent encore à repousser l'invasion espagnole en 1517. Conquis par Hernán Cortés et Francisco de Montejo à partir de 1519, le pays maya résiste à la colonisation. Institutions et société Un archéologue a dit des Mayas qu'ils ont été aux Aztèques ce que les Grecs ont été aux Romains. Cela est vrai à plus d'un titre. Comme dans la Grèce antique, les Mayas sont groupés en cités. Ces cités forment parfois des fédérations, mais elles continuent à vivre à part les unes des autres, sans jamais constituer un véritable État. Le centre de la cité est une ville. Autour de places et de cours, se dressent les temples, les pyramides, les monastères et les palais ; puis viennent les demeures des nobles et, enfin, de longs faubourgs aux maisons éparpillées. La cité maya est gouvernée par un halach uinic, héréditaire ; ce dernier concentre en sa personne les pouvoirs religieux, civil et militaire, et choisit, dans une aristocratie héréditaire, les batabs, ou chefs de bourg, du village et de la cité. Le batab commande les soldats, préside le conseil local, rend la justice, s'assure que l'impôt est payé, que les champs sont brûlés et cultivés aux époques prescrites par les prêtres. Les prêtres, dont la fonction est héréditaire également, forment une caste puissante et sont tout à la fois mathématiciens, astronomes, administrateurs, devins et sacrificateurs. La famille est la clé de voûte d'une organisation sociale très hiérarchisée. Le père possède une grande autorité et les enfants, qui ont une importance capitale, sont vivement désirés. Les mariages sont précoces (douze ans pour les filles, quatorze ans pour les garçons). Beaucoup de familles ont de sept à neuf enfants. Les murs sont très libres et les répudiations sont fréquentes des deux côtés ; il n'est pas rare que l'on se marie dix à douze fois dans une vie. Sur le plan matériel, les Mayas connaissent l'usage du feu, mais leur outillage est rudimentaire : pierres polies, marteaux, haches, ciseaux en basalte, en diorite, en obsidienne, en silex, etc. Ils n'utilisent pas le métal, hormis le cuivre et l'or pour fabriquer des ornements. Leurs moyens d'action sur la nature sont donc très réduits. En revanche, ils ont su très tôt cultiver le maïs, qui est à l'origine même de leur civilisation. On estime qu'il fallait environ 14,50 ha pour nourrir une famille pendant une année, et le strict nécessaire pouvait être produit en quarante-huit jours. Il restait donc un énorme excédent de force disponible (337 jours) pour entretenir les prêtres et les guerriers, déchargés des besognes manuelles, mais chargés d'édifier et d'entretenir les systèmes de connaissance et de croyances : temples, observatoires, pyramides, palais, plates-formes consacrées aux danses rituelles. Ainsi, les Mayas ont pu atteindre le haut niveau intellectuel de peuples beaucoup mieux outillés utilisant le bronze, le fer et la roue. Culture Religion La religion maya est très complexe et possède une mythologie très riche. Pour les Mayas, le monde est une entité vivante. Toutes les forces de la nature (le soleil, la pluie, le maïs) sont personnifiées. Les prêtres ont conçu un panthéon hiérarchisé, avec des divinités bienfaisantes et malfaisantes. Le créateur du monde s'appelle Hunab ; son fils, Itzamma, le seigneur des cieux, de la nuit et du jour, est supposé avoir transmis l'écriture aux Mayas. Son culte est souvent associéà celui de Kinch Ahau, le dieu du Soleil. Mathématiques Mais c'est en mathématiques que les Mayas ont fait les découvertes les plus étonnantes. Connaissant le zéro, ils se sont livrés à des calculs astronomiques d'une étonnante précision. Leur calendrier avait la même précision que le nôtre ; la durée de l'année était de 365,2420 jours, trop courte de 0,0002 jour (l'année grégorienne, d'usage presque universel, est de 365,2425 jours, trop longue de 0,0003 jour). Langue et littérature Les langues mayas sont restées vivantes au Mexique et au Guatemala. Les signes (parfois appelés " glyphes ") qui transcrivent la langue parlée avant la conquête espagnole commencent àêtre déchiffrés : chaque glyphe représente un mot, mais peut aussi être employé pour sa valeur phonétique. Seuls des textes gravés dans la pierre ou intégrés à des peintures murales ont été conservés. La littérature maya transcrite par les premiers missionnaires consiste en des livres prophétiques (Livres de Chilam) ou mythologiques (Popol Vuh). Art L'architecture maya est avant tout religieuse ; les édifices sont groupés pour former un centre consacré au culte. On distingue deux sortes d'édifices : les temples et les palais. Les temples, de forme rectangulaire, sont édifiés au sommet d'une pyramide tronquée, à laquelle on accède par des escaliers latéraux. Les palais, probablement demeures des prêtres, sont construits sur des plates-formes plus basses. Ils comportent généralement un grand nombre de pièces. Les structures architecturales mayas pourraient paraître massives sans les bas-reliefs en stuc ou les blocs de pierre sculptés qui les revêtent et qui constituent la principale caractéristique de l'art maya : très nombreux bas-reliefs représentant des divinités, des prêtres ou des chefs. Par ailleurs, un des traits les plus constants de l'architecture maya est la voûte à encorbellement (dite aussi fausse voûte), qui permet de couvrir les édifices sans recourir à la charpenterie : il suffit de superposer, en porte-à-faux, des rangées de pierres à partir du haut de deux murs qui se font face, afin de former les pentes d'une sorte de toit, lesquelles sont réunies à leur sommet par une rangée de dalles. La sculpture classique du Petén ou du Chiapas se distingue très nettement de celle du Yucatán. La première est réaliste, comme le montrent les bas-reliefs en stuc et en pierre du palais de Palenque. La sculpture du Yucatán, au contraire, est symbolique et abstraite. Une simple volute suffit à représenter Chaak, le dieu de la Pluie. De la peinture maya, il ne reste, à part des poteries ornées, que les fresques d'un petit palais, à Bonampak, datées de la fin du VIIIe siècle. On y voit se dérouler les festivités sanglantes qui marquent la présentation d'un prince héritier à une délégation de notables. La poterie, élégante et fine, présente une grande variété dans son décor polychrome. Enfin, les Mayas ont produit de nombreuses figurines en argile et des objets de jade.
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